Les juristes face à la montée de l'extrême (I): le droit nazi
Vendredi 10 novembre
Ecole de droit de Sciences po Paris
Loin d’être l’effet d’un pouvoir exerçant sa souveraineté en décidant de suspendre le droit, les crimes de masse ont souvent été commis de façon légale parce que le droit a produit des catégories, concepts, législations et décisions de juridictions, qui les ont rendus acceptables. Comment les acteurs du droit et le droit lui-même, depuis les législations jusqu'aux réglementations les plus spécifiques, ont-ils transformé des crimes extraordinaires en administration ordinaire du droit ? Quelles théories, concepts, dispositions, procédures, activités juridictionnelles et administratives, ont contribué à produire le droit nazi ?
Cette journée d’études est la première manifestation d'une série consacrée au rôle du droit et des juristes dans la montée de l'extrême. On interrogera la façon dont ces normes ont été produites et appliquées, mais aussi la façon dont elles ont été rendues pensables et appropriables, dans les sociétés qu’elles réglaient, par des théories juridiques comme par la philosophie, la littérature, l’histoire ou la médecine. Tout en explorant aussi les mouvements de critique et de résistance, ce colloque s’inscrira dans une réflexion sur la responsabilité des intellectuels dans la montée ou la contestation de l’extrême et, plus largement, sur les formes de responsabilité (morale, pénale) et l’ontologie sociale qui les sous-tend.
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